Les sarcophages
Un site paléochrétien de premier ordre
À la fin de l’Antiquité, l’Empire Romain est en plein bouleversement avec la montée en puissance du christianisme. C’est au cours du IVe siècle que l’ère chrétienne débute. En effet, le christianisme devient la religion officielle et remplace le culte impérial et l’ancien panthéon romain.
Martres-Tolosane fut un site paléochrétien de premier ordre dès le IVe siècle.
À l’emplacement de l’église actuelle, était établie une villa romaine, appelée Villa de Martres afin de la différencier de la célèbre Villa de Chiragan, qui au fil des siècles s’est transformée en une nécropole paléochrétienne, c’est-à-dire un espace funéraire. Ainsi qu’une basilique funéraire qui accueillait notamment les fidèles. L’évolution de cette chronologie fut reconstituée avec la découverte de sarcophages paléochrétiens et du Moyen-âge qui se trouvaient dans le prolongement de ce qui fût une vaste nécropole qui prit racine dans la nef et autour de l’église.
Dans les années 1950, alors que la ville procédait à des aménagements urbains, de nombreux sarcophages avaient déjà été exhumés. Des campagnes de fouilles menées par Jean Boube, archéologue, enfant de Martres, mettent au jour de nombreux sarcophages et un nombre important de fragments de sarcophages sculptés. Des fragments de sarcophages sont pris et sont visibles dans les murs à l’intérieur de l’église. Deux sarcophages richement décorés sont conservés à l’intérieur de l’église. Sculptés dans le goût de l’École d’Aquitaine entre le IVe et la fin du VIe siècle, ils sont surmontés de couvercles à quatre rampants.
Une très belle tombe en marbre blanc de Saint Béat datant du Ve siècle, présente une décoration végétale aux fleurons, timbrée du chrisme constantinien, accosté des lettres symboliques alpha et oméga. Cette cuve d’un décor quasi-unique à ce jour, a été réemployée au Moyen-âge et a pu être conservée.
Un second sarcophage datant du VIe siècle, décoré sur trois côtés d’un double registre de chevrons opposés et séparés par des pilastres cannelés. Il présente au centre de sa face antérieure, un chrisme que le marbrier a traité de manière erronée. Ces maladresses proviendraient soit d’un usage maladroit des moulages ou des calques par un sculpteur peu averti ou bien témoignent d’une méconnaissance des symboles relatifs au développement d’une religion encore nouvelle dans la région pour ses habitants.
À l’intérieur de l’église, un autre sarcophage est remarquable : un sarcophage d’enfant en marbre de Saint-Béat. À l’extérieur de l’église, après une restauration minutieuse, on peut apercevoir un sarcophage bisome à l’entrée. Il s’agit d’un sarcophage destiné à deux corps, des époux par exemple. Il s’agit de l’unique exemplaire retrouvé à Martres-Tolosane.