La Villa Chiragan
Une Villa hors du commun
La découverte de dizaines de sculptures en marbre sur le site de la villa romaine de Chiragan, à Martres-Tolosane au XIXe siècle, représente encore aujourd’hui l’un des événements parmi les plus impressionnants de l’archéologie nationale.
Site d’une importance rare, la Villa romaine de Chiragan est la deuxième plus grande, en termes de collection de statues romaines découvertes à ce jour, après la villa de Tivoli, près de Rome (villa de l’empereur Hadrien au IIe s. apr. J.-C.).
D’une superficie de 16 hectares à l’intérieur des murs, cette villa était divisée en deux parties, la pars urbana (demeure du maître, partie urbaine et luxueuse de la demeure) et la pars rustica (la ferme).
La pars urbana comprenait des thermes (bains chauds et froids), des salles de réceptions. On y trouvait en somme le luxe qu’on trouve généralement dans une ville moderne. C’est surtout par la richesse de ses bustes et statues que l’endroit est impressionnant. L’activité de la villa s’étend entre le Ier et le Ve siècle. La période de plus grande extension de la pars urbana semble dater du IVe siècle. Son abandon est lié au déclin de l’empire romain et aux différentes invasions dans la région, notamment avec l’implantation Wisigothique au début du Ve siècle (entre 418 et 430).
Dès 1512, la villa est mentionnée par un évêque de Rieux-Volvestre. Mais il faut attendre le début du XIXe siècle pour que des fouilles soient débutées, notamment en 1826, lors d’une crue de la Garonne qui va faire apparaître une bonne partie des vestiges de la villa de Chiragan. Les dernières fouilles et études ont eu lieu dans les années 1960.
Cette villa gallo-romaine peut-être considérée comme une villa impériale pour plusieurs raisons : de par sa taille conséquente, sa date et lieu de construction qui sont liés à l’avènement de l’Empire et dans une nouvelle province (Gaule), mais aussi par la richesse de sa décoration. Le nombre de bustes et sculptures indique la richesse de son propriétaire, qui pourrait potentiellement appartenir au pouvoir impérial. Il s’agit d’une hypothèse, la question est toujours débattue par les archéologues.
L’intégralité des statues retrouvées à Chiragan fut vendue au musée Saint-Raymond à Toulouse. C’est là que sont exposés les originaux.
Les bustes et sculptures présents dans le musée du donjon sont donc des répliques, en plâtre pour les plus anciennes, en résine et en poudre de marbre pour les plus récentes. Les originaux sont en majorité en marbre étranger (Carrare, Göktepe, etc.) ou bien en marbres locaux (de Saint-Béat).
Source : Visite du musée archéologique, Dorian Duffourg, 2020.