La faïencerie d’art
À Martres depuis 1739
Martres-Tolosane est notamment célèbre pour sa production faïencière depuis le XVIIIe. Son histoire est liée à son territoire. L’activité céramique de ce territoire est bien plus ancienne que le XVIIIe siècle. Dès le Moyen-âge, des potiers s’implantent dans les villages proches de la « cité artiste ». En effet, de nombreux fragments de
céramique, datant du XIIe siècle, ont été retrouvés aux alentours et notamment sur le site médiéval de Pentens.
Cette production de céramique locale est très ancienne et ne s’est pas développée ici par hasard. Dès le début du XVIIIe siècle, les artisans vont se diriger vers une production de faïences en plein essor, mais en quoi Martres-Tolosane et ses alentours constituent un berceau de l’activité céramique ?
Plusieurs facteurs rentrent en compte, mais la réponse se trouve principalement à Marignac-Laspeyres. Dans cette petite commune à 5 minutes d’ici on retrouve des carrières de terres argileuses idéales pour la confection des faïences. De plus, sur ces collines boisées, on retrouve tout le bois nécessaire à la cuisson dite “au grand feu”.
Chaque pièce est unique, l’art de la faïence s’inscrit à Martres-Tolosane depuis 1739, bientôt trois siècles sans que jamais la production n’en fût interrompue. Chaque artisan faïencier de Martres-Tolosane s’engage à réaliser des pièces selon le savoir-faire traditionnel.
Un savoir-faire traditionnel
Après avoir été façonnée, la future faïence se présente comme une terre cuite appelée « biscuit ». Le bain d’émail laiteux à base d’étain apporte à l’objet sa blancheur opaque très particulière et le rend inaltérable. Le décor puis la couleur sont prestement tracés en notes vives sur l’email cru. La deuxième cuisson de l’émail et des couleurs ensemble, dite de « grand feu », vient tout à la fin, à 980°. L’émail brille, les couleurs se fixent. Toutes ces étapes sont réalisées par la main de l’artisan.
Les décorations sont diverses et variées en fonction des époques. Tout comme les pigments utilisés pour obtenir les différentes couleurs. On retrouve souvent des motifs champêtres à base de fleurs, bouquet ou autres. Les faïenciers de Martres ont souvent eux recours à des motifs d’autres grandes manufactures comme la rose de Montpellier originaire de Marseille, le célèbre “Ibis Martrais” originaire de Moustiers, la rose de Samadet …
Aujourd’hui, quatre artisans d’art perpétuent encore cette tradition et ce savoir-faire reconnu et local.
Source : Visite sur la faïencerie martraise, Dorian Duffourg, 2021.